Le 70e anniversaire de COPAL

Copal gebouw
Le bâtiment où les séminaristes ont reçu leur formation est actuellement la propriété de la KU Leuven
et sert de résidence pour les étudiants. Il est également devenu récemment le siège de Missio.


Aujourd’hui, 25 février, il y a exactement 70 ans que les évêques belges portaient le COPAL sur des fonts baptismaux : le “Collegium pro America Latina”. Le séminaire a été fermé depuis, mais il est chéri par les nombreux séminaristes qui y ont reçu leur formation. Pour eux, le 70e anniversaire est l’occasion de regarder en arrière avec gratitude. Et une invitation à ne pas tourner simplement cette page de l’histoire de l’Église belge.

Le collège américain

La décision de fonder un nouveau séminaire n’est pas tombée du ciel. Une longue histoire l’a précédée. Une histoire de près de cent ans.

Au milieu du 19e siècle, l’Amérique du Nord est submergée par des migrants venus d’Europe. Les évêques nord-américains se mettent en tête de trouver des prêtres dans les pays d’où viennent ces migrants. En 1857, ils fondent à cette fin une sorte de tête de pont à l’Université catholique de Louvain : le Collège américain.

Le nouveau collège a un double objectif : former de jeunes prêtres européens pour le travail missionnaire en Amérique du Nord et offrir aux séminaristes américains talentueux la possibilité de poursuivre une formation théologique supérieure dans la célèbre université de Louvain.

Bis repetita

Un peu moins de cent ans plus tard, les évêques d’Amérique latine organisent un congrès sur les vocations sacerdotales en Argentine. Ils cherchent une réponse au protestantisme, en pleine expansion sous l’influence des nombreux immigrés européens et nord-américains. Le cardinal Giuseppe Pizzardo, l’envoyé du pape, y plaide pour le recrutement de prêtres en Belgique. À cette époque, on y ordonne plus de prêtres diocésains qu’il n’en faut localement.

Il prend contact avec l’archevêque de Malines de l’époque, Jozef Van Roey. Il se demanda si la Belgique pouvait faire pour l’Amérique latine ce qu’elle avait fait pour l’Amérique du Nord cent ans plus tôt.

Un coup d’éclat

Le cardinal Van Roey inscrit la question à l’ordre du jour de la réunion des évêques belges des 27 et 28 juillet 1952. Moins d’un an plus tard, le 25 février 1953, ils décident de fonder un séminaire avec le soutien de la KU Leuven dans le but de former des prêtres diocésains pour l’Église en Amérique latine. Il fut nommé Collegium pro America-Latina, COPAL en abrégé.
La fondation est annoncée officiellement à l’ouverture de l’année académique suivante, le 5 octobre 1953. Mais à cette date, les premiers séminaristes avaient déjà emménagé dans une maison de la KU Leuven.

Ce démarrage rapide a été rendu possible en partie grâce à l’aide d’un prêtre du diocèse de Tournai, qui avait auparavant travaillé en Argentine de sa propre initiative.

Croissance et épanouissement

Deux ans plus tard, les premiers prêtres ont été envoyés en Amérique latine. Il s’agissait de séminaristes qui avaient reçu l’essentiel de leur formation dans leur propre diocèse. Pour ne citer que quelques pionniers : Albert Gruson (diocèse de Tournai), Gabriel Hoflack (diocèse de Bruges), Pierre Bogaerts (archidiocèse de Malines), Raf De Moor et Charles Parent (diocèse de Namur).

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Groepsfoto ui 1957Photo de groupe de 1957


Le 27 mars 1955, le premier séminariste de la COPAL a été ordonné prêtre par Mgr Van Waeyenbergh, recteur de l’université : Richard Wolters (né le 23-12-1929) du diocèse de Tournai.

Le nombre de séminaristes passe de neuf en 1954 à 113 en 1967. Comme dans tous les séminaires, il a commencé à diminuer à nouveau depuis lors. En 1972, ils n’étaient plus que 19 et en 1981, il n’y avait plus de séminaristes au Collège d’Amérique latine.

Impact

Aujourd’hui, 70 ans plus tard, environ 30 prêtres issus de ce collège travaillent toujours dans l’Église d’Amérique latine. On les appelle les prêtres Fidei Donum, d’après les premiers mots de l’encyclique du pape Pie XII, publiée le 21 avril 1957. Dans cette encyclique, il demandait aux évêques de mettre des prêtres diocésains à la disposition des diocèses d’Afrique et d’Amérique du Sud qui manquaient de prêtres.

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Viering 10 jaar COPAL in de Sint-Pieterskerk van LeuvenLe Cardinal Suenens lors du dixième anniversaire de COPAL à l'église Saint-Pierre de Louvain


En Amérique latine, le travail de nos prêtres Fidei Donum n’a pas été oublié. Là où ils ont été actifs, leur souvenir se perpétue dans l’éducation et dans la vie sociale qu’ils ont construite et organisée. Leur influence se fait également sentir dans l’Église : dans le dialogue théologique, dans la formation et l’encadrement du clergé local et des agents et travailleurs pastoraux, dans la catéchèse et dans l’évangélisation. Et surtout, peut-être, dans la synodalité.

Le 70e anniversaire du COPAL est une bonne occasion de les honorer et de les remercier, ici aussi en Belgique : les prêtres encore actifs en Amérique latine, ceux qui sont rentrés depuis, ceux qui ont demandé une dispense pour se marier et qui sont devenus grands-parents entre-temps, et enfin et surtout, ceux qui sont décédés.

Qu’aujourd’hui soit aussi un jour de fête pour les nombreuses familles, amis et connaissances qui ont sympathisé avec les prêtres d’ici et avec les dons et les campagnes de collecte de fonds qui ont rendu possible leur travail là-bas.


Groepsfoto uit 1963
Photo de groupe de 1963