À la veille du dimanche des missions, Missio a rendu visite à Mgr Luc Terlinden, qui est depuis un an archevêque de Malines-Bruxelles.Le thème de la visite du pape était "En route avec Espérance", mais c'était aussi un excellent début pour le mois de la Mission. Qu’en pensez-vous ?L'espérance est un don de Dieu, une grâce, mais aussi une responsabilité. L'espérance nous donne aussi la force de poursuivre notre chemin de fraternité, avec les gens, et ce même dans les moments difficiles, quand il y a tant de guerres, quand il y a tant de pauvreté et de solitude et aussi de violence, ... L'espérance demeure toujours pour nous, chrétiens, et elle a ses racines en Jésus lui-même. Elle se concrétise à Pâques, dans sa mort et sa résurrection.
L'espérance exige aussi de nous de l'humilité. Nous devons accepter que nous n'avons pas toujours le pouvoir de tout résoudre nous-mêmes. Nous sommes confrontés à de nombreux défis et nous nous sentons parfois impuissants. C'est précisément dans ces moments-là que nous devons nous ouvrir à cette grâce. Grâce à l'espérance, je peux continuer à m'engager, à faire des efforts concrets dans ce monde : en famille, au travail, dans mon environnement... C'est important en ce mois de la Mission, malgré toutes les difficultés et les obstacles, de souligner la force de l’esperance. L'espérance nous donne à chaque fois une nouvelle force pour continuer. La guerre et la violence ne sont pas une fin en soi. Nous avons une Bonne Nouvelle à proclamer : tout le monde est aimé de Dieu. Pour nous, chrétiens, Jésus est notre paix, notre réconciliation. Pour moi, c'est crucial dans le cheminement de ma vie.
Que signifie pour vous le mois de la Mission universelle ?Je vis ma mission non seulement en octobre, mais toute ma vie. Comment devenir un missionnaire concret ? Certainement par la prière, mais aussi par un soutien matériel et par un engagement concret autour de moi auprès des personnes les plus vulnérables. Cet engagement commence ici, avec nous, et s'étend au monde entier, très concrètement aussi en initiant le dialogue entre les peuples. Pour moi, c'est cela la mission.
Chaque année, le Mois des missions est un appel à redécouvrir notre mission. Le Seigneur nous appelle et nous envoie. La proclamation de l'Évangile ne se fait pas seulement avec des mots, mais certainement aussi avec des actes ; des actes de miséricorde et le souci de la justice. Ceci est également important dans notre Église. Nous devenons une Église humble, surtout dans notre pays. Par notre manière de témoigner, nous pouvons humblement susciter plus de justice entre les gens, entre les peuples.
Cette année, le thème du mois de la Mission est « Allez et Invitez tout le monde à la noce » (Mt 22 :9). Que vous inspire-t-il ?J'aime l'image de l'invitation. L'évangélisation n'est pas du prosélytisme. Le pape Benoît XVI aimait rappeler que nous évangélisons par notre apparence et notre attitude. La phrase « Venez et voyez » de l'Évangile de Jean y fait référence. C'est une invitation dans le plus grand respect de la liberté de chacun, de la conscience de mon prochain.
En effet, par ma propre conviction, ma foi et ma confiance en Dieu et en Jésus, je peux dire à quelqu'un : « Venez et voyez. Je vous invite ». Sans jugement, sans préjugé. Une invitation à la noce est aussi une responsabilité pour notre communauté de foi et pour nous-même. Cela commence par un bon accueil, une solidarité, une liturgie attentive, la démonstration de notre fraternité, de nos liens dans la vie quotidienne. La mission commence par ces relations dans notre quotidien, avec mes voisins et mes collègues de travail. Elle ne commence pas par des mots, mais par des actes ; et avec le respect et le dialogue. Je retrouve ces éléments dans le mot « invitation », et plus encore dans le verbe « inviter ».
Missio est depuis longtemps active en Belgique. Quelles sont vos attentes, personnellement, mais aussi en tant qu'archevêque et président de notre conférence épiscopale ?Nous faire prendre conscience de cette dimension de la mission pour aujourd'hui dans une Église universelle est une mission importante de Missio - les Œuvres Pontificales Missionnaires. Il existe peut-être un danger qu'avec la réduction du nombre de croyants, du nombre de communautés chrétiennes, celles-ci se replient sur elles-mêmes et cessent de se tourner vers l'Église universelle. C'est une préoccupation. Pour moi, notre catholicité devient un échange entre notre Église locale et l'Église universelle. Cette relation et cette solidarité entre les Églises locales, partout dans le monde, est très importante. C'est cela être catholique, c’est-à-dire être universel. (…) Missio peut certainement jouer un grand rôle à cet égard.à cet égard.
Monseigneur, merci beaucoup pour cet exposé et l'espoir qu'il contient.
Théogène Havugimana & Tom Heylen